Le Hangar - Bayonne
La Minoterie - Nay
Aitor de Mendizabal Face à l’oeuvre de l’artiste, nous pénétrons au coeur des mondes étranges et fascinants se mêlent une minéralité surréelle et une histoire secrète. Des formes presque biomorphiques s’articulent dans un métal lourd et aérien ou émergent en noir sur la surface laiteuse de grandes toiles. Les figures figées dans la matière semblent avoir eisté un temps. Elles n’ont pas totalement disparu. Des êtres et des formes surréalistes en apparence tant sculptés que dessiée entretiennent une familiarité avec une sourde origine. Par sa “beauté fragmentée”, ce monde pourrait être, comme un “heurt” mais aussi comme une résurgence. Au bourgeonnement et à la prolifération de la nature, de la terre et de la vie se superpose une allégorie poétique. Celle que lui opposent l’homme et le poète. Des milliers de monde à l’intérieur du monde de l’homme que ce dernier n’avait cessé de cacher, disait Pierre-Jean Jouve dans “sueur de sang”, surgissent comme autant de rêves activés, nourris par les mythes et les fantasmes. Comme il est écrit au sujet de l’artiste, la présence obsédante de la mémoire multiplie les traces, les conforte et les métamorphose. L’artiste opposerait-il à la nature une réalité parallèle en mutation ? Comme dans les sculptures de Michel-Ange, dans ce qui reste de matière brute, les oeuvres de Mendizabal ressemblent à des peaux originelles ou à des mues fragiles. Le poète semble retenir le mystère à bonne distance, ce qui le rend fascinant. Alain-Jacques LEVRIER-MUSSAT